Du XIe au XVIIIe siècle, le marais fut exploité principalement pour produire du sel. Il était sillonné par un lacis de chenaux et de talus séparant les aires saunantes et les différentes exploitations. Toute la côte saintongeaise est décrite comme un seul et vaste port. Les marais salants sont la richesse de la Région.
Mal entretenus, aux XVIIe et XVIIIe siècles, les marais sont devenus pestilentiels et insalubres. Terre riche autrefois, devenue terre maudite que l’on fuit, un triste marécage « rempli d’une eau morte qui n’est ni douce ni salée » qui ne produit plus que des roseaux, des insectes et des anguilles et les années de sécheresse « des exhalaisons d’une puanteur insupportable », le marais sert alors surtout au pâturage sur des terrains appelés marais gâts.
Entre Seudre et Charente, le marais fut assaini dans la seconde moitié du XVIIIe siècle sous l’impulsion de l’intendant de La Rochelle, Guéaux de Reversaux, porté par le courant physiocrate. Homme d’action et esprit généreux, il fit réaliser d’importants travaux, notamment le creusement du grand canal de Saint Agnant qui traverse le marais de Beaugeay et celui de Broue. Reverseaux est guillotiné en 1794 et le marais à nouveau laissé à l’abandon.
Ce n’est qu’au XIXe siècle, quand Charles-Esprit Le Terme fut nommé sous-préfet de Marennes, il trouva dans son arrondissement plus de 8000 hectares de marais qui avaient remplacé les salines ruinées depuis le commencement du XVIIe siècles et qui répandaient la fièvre autour d’eux. Les décès étaient deux fois plus nombreux que les naissances et les communes riveraines des marais ne pouvaient plus fournir les soldats demandés par la conscription.
Charles-Esprit Le Terme constitua en syndicat les 3000 propriétaires intéressés, sans le concours d’aucun ingénieur, il suffit à tout : projets, plan, devis, adjudications, et, au moyen de contributions qui n’atteignirent jamais le dixième des bénéfices réalisés annuellement, parvint à transformer ces milliers d’hectares en belles prairies. La mortalité baissa de 66%.
En 1826, LE TERME fit publier son « règlement général et notice sur les marais de l’arrondissement de Marennes » rédigé après deux années de recherche. Rendu ainsi à l’agriculture, le marais fut reconquis et voué à l’élevage. Malgré l’incompréhension, voire l’opposition des propriétaires, il crée des syndicats de marais chargés de classer cours d’eau et chemins. Chaque propriétaire paie un rôle et contribue à l’entretien de ses propres fossés, des chenaux et canaux communs.
C’est aussi dans les marnes bleues verdâtres ou terres de Bri que l’on a établi sur les deux rives de l’anse de la Seudre « les claires » où l’on fait verdir les huîtres si renommées de Marennes. Ces claires diffèrent des parcs ou viviers, dans lesquels on prépare les huîtres blanches pour la vente.
C’est aujourd’hui l’UNIMA, syndicat mixte Etat-propriétaire qui en a la charge.
Charles-Esprit Le Terme meurt du choléra le 20 Septembre 1849.